Linus Torvalds l’a annoncé ce dimanche 28 septembre 2025 : le noyau Linux 6.17 est officiellement disponible, marquant la fin d’un cycle de développement sans surprises de dernière minute. Cette mouture, fruit de milliers de contributions mondiales, met l’accent sur des optimisations pour les architectures modernes et une meilleure intégration logicielle, tout en élargissant le support matériel.
Contrairement aux versions antérieures, elle supprime définitivement le support des noyaux uniprocesseurs, imposant un modèle SMP (symétrique) même pour les systèmes monocœur, ce qui simplifie le code et booste la scalabilité. Téléchargeable sur kernel.org, elle s’intègre déjà dans les distributions rolling comme Fedora, et arrivera bientôt sur Ubuntu 25.10.
Côté hardware, Linux 6.17 excelle par ses ajouts ciblés pour les processeurs récents. Chez Intel, on note un support initial pour les graphiques Xe3 sur les puces Panther Lake, ainsi que pour les gammes Wildcat Lake et Bartlett Lake-S, améliorant les performances sur les laptops ultraportables.
Du côté AMD, l’interface Hardware Feedback (HFI) optimise l’allocation des tâches entre cœurs performants et efficaces sur les Ryzen, tandis que SmartMux gère mieux les GPU hybrides. Sans oublier les pilotes pour les contrôleurs Raspberry Pi RP1, les GPIO Apple SMC sur Mac, les amplis audio Richtek, les interconnexions Qualcomm et les adaptateurs Wi-Fi Realtek USB 6 : un arsenal qui rend Linux plus attractif pour les makers et les pros du gaming portable comme le Lenovo Legion Go S.
La sécurité bénéficie d’avancées importantes, avec les Attack Vector Controls (AVC) qui centralisent la gestion des mitigations CPU contre les vulnérabilités comme Spectre ou Meltdown, via un paramètre unifié pour équilibrer protection et performance. AppArmor gagne en contrôle sur les sockets AF_UNIX, très intéressant surtout pour les environnements conteneurisés, et le module Lockdown retrouve des mainteneurs actifs pour une meilleure intégration. Côté BPF, de nouveaux kfuncs facilitent la lecture d’attributs cgroup et les ops string standard, ce qui va renforcer les outils de monitoring sans compromettre la confidentialité. Ces raffinements, inspirés des retours communautaires, positionnent Linux comme un rempart fiable contre les menaces hardware et logicielles.
Pour les fichiers et le stockage, les gains de performance sont palpables : EXT4 optimise les allocations bloc et l’I/O tamponné, avec un support RWF_DONTCACHE pour vider le cache sans surcharge ; Btrfs adopte les large folios pour des lectures plus rapides ; EROFS compresse les métadonnées pour accélérer les scans de répertoires. Ajoutez à cela des appels système comme file_getattr() pour manipuler les attributs inode, et des écritures atomiques étendues sur XFS (des améliorations qui allègent la charge sur les SSD NVMe et SCSI, prolongeant leur durée de vie tout en simplifiant les workflows).
Le réseau et la virtualisation ne sont pas en reste, avec un support GICv5 pour KVM sur ARM, un live patching sur AArch64, et des tracepoints pour les appels système en User-Mode Linux. Multipath TCP gère désormais TCP_MAXSEG, et un sysctl IPv6 force_forwarding affine le routage par interface. Ces ajouts, couplés à un module DAMON_STAT pour monitorer la mémoire, enrichissent les déploiements cloud et edge.
Linux 6.17 consolide l’écosystème open-source, prêt pour les défis de demain testez-le si vous compilez, ou attendez les paquets distro pour une mise à jour sereine.
