L’idée est d’avoir un assistant capable de se souvenir de tout ce que vous faites sur votre ordinateur, comme une mémoire infaillible. C’est exactement ce que propose Microsoft avec Recall, une fonctionnalité d’intelligence artificielle intégrée à Windows 11. Mais cette fonctionnalité, aussi séduisante soit-elle, soulève des questions sur la sécurité et la confidentialité. Après un lancement chaotique et plusieurs reports, Recall est désormais déployé sur certains PC, avec beaucoup de promesses de fiabilité. Mais où en est-on vraiment ? Zoom sur cette nouveauté qui intrigue autant qu’elle inquiète.
Recall, c’est un peu comme un journal de bord ultra-puissant pour votre PC. Cette fonction, exclusive aux PC Copilot+ équipés d’une unité de traitement neuronal (NPU), prend des captures d’écran régulières de votre activité – toutes les quelques secondes – et les stocke localement sur votre disque dur. Grâce à l’IA, ces “snapshots” sont analysés pour créer une sorte d’index consultable. Vous pouvez ainsi retrouver un document, une page web ou même une conversation en décrivant simplement ce que vous cherchez, sans fouiller dans vos fichiers. Par exemple, si vous avez besoin de retrouver une présentation ouverte il y a trois semaines, Recall s’en charge.
Lancée en preview en décembre 2024 pour les membres du programme Windows Insider, la fonctionnalité est disponible depuis avril 2025 sur tous les PC Copilot+ équipés de processeurs Snapdragon, Intel ou AMD. Mais attention, elle n’est pas activée par défaut : il faut explicitement l’activer et s’authentifier via Windows Hello (reconnaissance faciale ou empreinte digitale) pour y accéder. Une précaution qui vise à rassurer les utilisateurs.
Pour le moment, Recall reste une exclusivité des PC Copilot+, des machines haut de gamme conçues pour tirer parti de l’IA locale. Ces ordinateurs, avec au moins 16 Go de RAM et 256 Go de stockage, ne sont pas encore monnaie courante. Microsoft adopte une approche prudente, en limitant le déploiement à ces appareils pour peaufiner la technologie avant une adoption plus large.
En Europe, il faudra encore patienter. La fonctionnalité n’est pas encore disponible dans l’Union européenne, mais Microsoft prévoit un lancement d’ici la fin 2025 dans la zone européenne. Cette attente pourrait être liée comme d’habitude aux réglementations strictes sur la protection des données, comme le RGPD, qui imposent des garanties solides sur la gestion des informations personnelles. Quant à savoir si Recall arrivera sur les PC Windows 11 standards, rien n’est confirmé. Microsoft semble vouloir tester le terrain avant de généraliser.
Microsoft a aussi intégré Recall à son programme de chasse aux bugs, encourageant les chercheurs à signaler d’éventuelles vulnérabilités. Ces efforts semblent porter leurs fruits, mais certains experts restent sceptiques, estimant que stocker autant de données sur un seul appareil reste un pari risqué.
