C’est officiel : ce 5 mai 2025, Microsoft met fin à Skype, l’application qui a révolutionné la communication en ligne. Après 22 ans d’existence, ce pionnier des appels vidéo et de la messagerie tire sa révérence, laissant derrière lui des millions d’utilisateurs nostalgiques. Microsoft invite désormais ses utilisateurs à basculer vers Microsoft Teams, une plateforme plus moderne et polyvalente. Retour sur l’histoire de Skype, les raisons de son arrêt et ce que cela signifie pour ses utilisateurs.
Lancée en 2003 par les entrepreneurs estoniens Niklas Zennström et Janus Friis, Skype a transformé la façon dont le monde communique. À une époque où les appels internationaux coûtaient cher, Skype proposait des appels vocaux et vidéo gratuits via Internet, une innovation qui a séduit des millions d’utilisateurs. En 2011, au sommet de sa popularité avec plus de 300 millions d’utilisateurs mensuels, Microsoft rachète la plateforme pour 8,5 milliards de dollars, voyant en elle un pilier de sa stratégie de communication.
Skype a marqué son époque. Son interface simple, son célèbre son de connexion et sa webcam accessible ont permis à des familles éloignées de se retrouver, à des amis de jouer en ligne ou à des couples de vivre des relations à distance. Le terme “skypper” est même entré dans le langage courant, signe de son impact culturel. Mais malgré ce succès, Skype n’a pas su rester au sommet.
Pourquoi Skype s’arrête-t-il ?
L’annonce de la fermeture, faite le 28 février 2025, n’a pas surpris tout le monde. Depuis plusieurs années, Skype peinait à rivaliser avec des concurrents comme Zoom, WhatsApp, FaceTime ou Google Meet, qui ont su capter l’attention avec des interfaces modernes et des fonctionnalités adaptées. La pandémie de Covid-19, qui a boosté la demande pour les outils de visioconférence, a paradoxalement scellé le sort de Skype. Alors que Zoom dominait les réunions professionnelles et que WhatsApp simplifiait les appels personnels, Skype a vu sa base d’utilisateurs fondre, avec une baisse de 27 % de son activité entre 2020 et 2024.
Microsoft a aussi contribué à cet effacement progressif. En 2017, le lancement de Microsoft Teams, conçu comme une plateforme collaborative pour les entreprises, a éclipsé Skype. Teams, qui compte aujourd’hui plus de 320 millions d’utilisateurs mensuels, offre des appels, une messagerie, un partage de fichiers et une intégration poussée avec Microsoft 365, des atouts que Skype n’a jamais égalés. Microsoft a ainsi décidé de “rationaliser ses offres de communication” pour se concentrer sur Teams, comme l’explique un billet de blog officiel : “Nous mettons fin à Skype en mai 2025 pour nous focaliser sur Microsoft Teams, notre hub moderne de communication et de collaboration”.
La fermeture de Skype concerne à la fois les utilisateurs gratuits et payants, bien que Skype for Business reste opérationnel pour le moment. Voici les points clés à retenir :
- Transition vers Teams : Microsoft facilite la migration vers Teams Free. En vous connectant avec vos identifiants Skype sur teams.microsoft.com, vos contacts et historiques de discussion seront automatiquement transférés. Teams propose des appels individuels ou de groupe, une messagerie et des fonctionnalités avancées comme la gestion de calendriers ou la création de communautés.
- Sauvegarde des données : Vous avez jusqu’à janvier 2026 pour exporter vos données (conversations, fichiers, historique d’appels) via le site skype.com. Sans action de votre part, ces données seront supprimées définitivement.
- Services payants : Les abonnements Skype (comme les crédits pour appeler des numéros fixes ou mobiles) ne sont plus disponibles pour les nouveaux utilisateurs. Les abonnés existants peuvent utiliser leurs crédits via Teams ou le portail web de Skype jusqu’à leur expiration, mais aucun remboursement n’est prévu, ce qui a suscité des critiques.
- Date butoir : Skype cessera de fonctionner après le 5 mai 2025. Microsoft a donné trois mois (de février à mai) pour permettre une transition fluide.
Pour beaucoup, cette annonce est un pincement au cœur. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs partagent leurs souvenirs : “Skype, c’était mes soirées à discuter avec des amis à l’autre bout du monde”, écrit une utilisatrice sur X. D’autres regrettent la perte de l’iconique sonnerie d’appel, devenue un symbole des années 2000.
Des alternatives à Skype
Si Teams ne vous convient pas, d’autres options s’offrent à vous :
- Zoom : Idéal pour les réunions professionnelles, avec une interface intuitive et des fonctionnalités comme les arrière-plans virtuels.
- WhatsApp : Parfait pour les appels personnels, avec un chiffrement de bout en bout et une simplicité d’utilisation.
- Google Meet : Intégré à l’écosystème Google, il convient aux appels professionnels ou familiaux.
- Signal : Une option axée sur la confidentialité, avec des appels sécurisés et une interface épurée.
Chaque outil a ses forces : WhatsApp et Signal privilégient la simplicité, Zoom excelle pour les grands groupes, et Meet s’intègre bien avec Gmail. Prenez le temps de tester ces alternatives pour trouver celle qui correspond à vos besoins.
Comment passer à Teams ou exporter vos données ?
Pour migrer vers Teams, rendez-vous sur teams.microsoft.com et connectez-vous avec votre compte Skype. L’interface peut sembler plus complexe au début, mais des tutoriels sont disponibles sur le site de Microsoft. Pour sauvegarder vos données, connectez-vous à skype.com, allez dans les paramètres et sélectionnez l’option d’exportation. Assurez-vous de le faire avant janvier 2026 pour éviter de perdre vos souvenirs numériques.
Si vous utilisez Skype pour des appels payants, vérifiez vos crédits restants sur le portail web de Skype. Microsoft recommande de les utiliser via Teams ou de passer à des abonnements comme Teams Essentials pour les appels professionnels.
