Une nouvelle analyse met en lumière un défi technique pour Starlink, le service d’internet par satellite de SpaceX.
Selon une étude menée par Sascha Meinrath, expert en télécommunications à l’Université d’État de Pennsylvanie, la performance du réseau peut se dégrader significativement lorsque trop d’utilisateurs se connectent simultanément dans une même zone géographique. Cette découverte soulève des questions sur la capacité de Starlink à répondre à ses ambitions de connectivité universelle, notamment dans les zones rurales ou en situation d’urgence.
L’étude, relayée par plusieurs sources, dont The Washington Post, indique qu’à partir de 419 utilisateurs connectés dans une zone d’environ 163 km² (soit la taille d’une ville comme Tacoma, Washington), la bande passante de Starlink commence à saturer. Cela entraîne des ralentissements, des déconnexions ou une qualité de service inférieure aux standards définis pour un internet fiable, notamment pour les activités nécessitant une connexion stable comme les appels vidéo ou le streaming. Ce seuil, relativement bas, pourrait poser problème dans des contextes où Starlink est censé être une solution vitale, comme les zones reculées ou les situations de crise.
Starlink, qui repose sur une constellation de plus de 7 600 satellites en orbite basse, a transformé l’accès à internet dans les régions mal desservies par les infrastructures terrestres. Avec des vitesses de téléchargement annoncées entre 50 et 220 Mbps et une latence de 20 à 40 ms, le service est particulièrement attractif pour les zones rurales. Cependant, l’étude de Meinrath met en évidence que la capacité limitée des satellites à gérer un grand nombre d’utilisateurs simultanés pourrait freiner son adoption dans des environnements plus denses ou lors d’événements à forte demande, comme des catastrophes naturelles.
Pour pallier ce problème, SpaceX pourrait augmenter le nombre de satellites en orbite, optimiser la gestion de la bande passante ou améliorer les infrastructures au sol, comme les stations relais. Ces solutions, bien que réalisables, impliquent des coûts importants et des ajustements techniques complexes. Par exemple, SpaceX prévoit de déployer des satellites de troisième génération dès 2026, capables de fournir une capacité bien supérieure, avec plus de 1 000 Gbps en téléchargement par satellite. Toutefois, ces améliorations nécessiteront du temps et des investissements conséquents.
Malgré ces défis, Starlink reste une solution incontournable pour des millions d’utilisateurs dans plus de 130 pays, avec plus de 4 millions d’abonnés en septembre 2024. Le service continue d’évoluer, avec des lancements réguliers de nouveaux satellites pour renforcer la couverture et la performance. Les experts s’accordent à dire que, bien que perfectible, Starlink est une alternative précieuse là où les options traditionnelles comme la fibre optique sont absentes.
Cette étude met en lumière un point de vigilance pour SpaceX, mais ne remet pas en cause le potentiel révolutionnaire de Starlink. En continuant d’innover et d’investir dans son infrastructure, l’entreprise pourrait surmonter ces limitations et consolider sa position de leader dans l’internet par satellite, tout en répondant aux besoins croissants de connectivité mondiale.
