
Imaginez rentrer chez vous après une longue journée et découvrir que le linge est plié, la vaisselle rangée, et même un café frais qui vous attend. Ce n’est plus de la science-fiction : une jeune startup californienne du nom de Sunday vient de lever le voile sur Memo, un robot domestique conçu pour s’attaquer aux tâches ménagères les plus fastidieuses. Lancé il y a quelques jours, ce petit compagnon roulant promet de redonner du temps aux familles débordées, en apprenant directement de nos habitudes réelles.
Un design pensé pour la maison, pas pour l’usine
Contrairement aux robots humanoïdes bipèdes qui trébuchent souvent sur un tapis ou un jouet d’enfant, Memo adopte une approche plus pragmatique. Il roule sur une base stable, comme un chariot intelligent, avec un torse qui s’ajuste en hauteur pour atteindre les plans de travail ou les étagères basses. Son corps en silicone souple, d’un blanc immaculé, est doux au toucher et facile à nettoyer. Avec ses deux bras longs et flexibles, il ressemble un peu à un personnage de dessin animé, grâce à un visage expressif aux grands yeux et à des accessoires comme des casquettes colorées. “On voulait un robot rassurant, pas intimidant”, explique Tony Zhao, cofondateur et PDG de Sunday. Cette conception le rend sûr pour les enfants puisqu’ il ne réagit pas violemment en cas de contact accidentel et reste stable même en cas de panne d’électricité.
Memo n’est pas un gadget isolé ; il est le fruit d’une équipe de 25 ingénieurs et chercheurs, dont plusieurs anciens de Tesla, Google DeepMind et Neuralink. Fondée par deux diplômés de Stanford, la startup a émergé de l’ombre avec un financement de 35 millions de dollars, levé auprès d’investisseurs comme Benchmark et Conviction. Leur objectif est de créer des robots “full-stack”, c’est-à-dire qui intègrent à la fois le hardware et l’intelligence artificielle.
Des tâches complexes, apprises “à la main”

Ce qui distingue Memo, c’est sa capacité à gérer des corvées en plusieurs étapes, sans supervision constante. Il peut vider une table après le dîner en ramassant délicatement verres et assiettes , charger le lave-vaisselle, trier les chaussures dans l’entrée, ou même préparer un espresso parfait avec sa crema mousseuse. Et pour le linge ? Il plie chemises, serviettes et même chaussettes rebelles, une prouesse que peu de robots domestiques maîtrisent encore.

Comment a-t-il appris tout ça ? Pas en regardant des vidéos en boucle dans un labo stérile, mais en s’inspirant de la vie réelle. Sunday a développé un “gant de capture de compétences” (Skill Capture Glove), un accessoire high-tech porté par des volontaires dans plus de 500 foyers américains. Ces “Memory Developers” ont ainsi enregistré 10 millions de gestes quotidiens, transformés en données pour l’IA d’ACT-1, le cerveau de Memo. Résultat de tout cela : le robot s’adapte au chaos, une tasse renversée ici, un jouet par terre là et sans compromettre la confidentialité. Pas de caméras qui filment en permanence ; tout se base sur ces enregistrements anonymes et consentis.
Cette méthode tranche avec les approches traditionnelles. “C’est une variante excitante pour les robots domestiques : un design élégant et une capture de données bien plus intelligente”, note Ken Goldberg, roboticien à l’Université de Californie à Berkeley. Contrairement à des concurrents comme le robot 1X, qui nécessite encore une intervention humaine pour certaines tâches, ou les modèles de Physical Intelligence axés sur des environnements contrôlés, Memo vise l’autonomie totale dans un salon lambda.
Combien ça coûte, et quand l’adopter ?
Pour l’instant, Memo reste un rêve accessible aux plus patients. Son prix de production actuel avoisine les 20 000 dollars, mais Sunday table sur une réduction d’au moins 50 % une fois la production à grande échelle lancée. C’est comparable au coût d’une petite voiture !
La disponibilité ? Un programme bêta “Founding Families” a ouvert ses portes le 19 novembre, sélectionnant 50 foyers pionniers pour tester des versions numérotées, avec un accompagnement dédié. Le produit final n’arrivera pas avant fin 2026, le temps d’intégrer les retours et d’améliorer la fiabilité. En attendant, vous pouvez vous inscrire sur le site de Sunday pour des mises à jour.


