
Dans un tournant inattendu pour les amateurs d’intelligence artificielle intégrée à leurs messageries, WhatsApp annonce la suppression progressive de ChatGPT et de Copilot d’ici mi-janvier 2026. Cette décision, issue d’une mise à jour des conditions d’utilisation de l’API WhatsApp Business, vise à recentrer la plateforme sur des usages professionnels comme le support client, tout en favorisant l’essor de Meta AI, l’assistant maison du géant californien.
Avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs, cette mesure pourrait redessiner les habitudes quotidiennes de millions de personnes qui s’étaient habituées à interroger ces outils directement depuis leurs conversations.
La politique de Meta, effective depuis octobre 2025, interdit explicitement l’utilisation de chatbots IA généralistes tiers lorsque ceux-ci constituent la fonctionnalité principale, une clause qui cible directement les intégrations d’OpenAI et de Microsoft. “L’objectif de l’API WhatsApp Business est d’aider les entreprises à fournir un support client et à envoyer des mises à jour pertinentes”, a expliqué un porte-parole de Meta, soulignant ainsi une volonté de préserver l’intégrité commerciale de la plateforme. Cette restriction n’est pas anodine : elle reflète une stratégie plus large de consolidation autour de ses propres technologies, alors que Meta AI gagne du terrain avec des mises à jour récentes intégrant des fonctionnalités multimodales comme la génération d’images.
OpenAI et Microsoft n’ont pas tardé à réagir. L’éditeur de ChatGPT a exprimé sa “déception” face à cette interdiction, invitant les utilisateurs à migrer vers son application dédiée et à exporter leurs historiques de discussions pour préserver la continuité. De son côté, Microsoft conseille à ses abonnés Copilot de procéder de même, tout en rappelant que l’outil reste accessible via d’autres canaux comme les navigateurs ou les apps mobiles.
Pour les entreprises, l’impact pourrait être plus tangible, avec des outils de support client contraints à une reconversion rapide vers des alternatives conformes. Les utilisateurs grand public, eux, perdront en polyvalence au profit d’une expérience unifiée sous Meta AI, qui bien que performant, suscite encore des réserves sur sa confidentialité et sa neutralité. À l’heure où la concurrence IA s’intensifie, avec des acteurs comme Google Gemini ou Apple Intelligence en embuscade, cette décision illustre les enjeux de l’écosystème fermé : innovation ouverte ou contrôle centralisé ? Reste à voir si elle boostera vraiment l’adoption de Meta AI ou si elle poussera les usagers vers des messageries plus permissives.





